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La crise irlandaise : chronique du dépérissement d’une nation (2/2)

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De sa période de prospérité des années 1990 et 2000, l’Irlande n’aura gardé que des stigmates et des hématomes : accablé depuis maintenant plusieurs mois par la crise européenne et par la dégradation progressive de son état financier, celui que l’on appelait autrefois le « Tigre celtique » peine aujourd’hui à se sortir du désarroi, ne semblant désormais plus vraiment complaisant à participer à l’aventure européenne : alors l’avenir irlandais, avec ou sans la zone euro?

Au banc des accusés, l’Irlande fait figure de mauvais élève; rapport à l’état de ses comptes publics ! Il faut dire aussi que de son coté, l’Europe ne tolère pas vraiment le laisser-aller financier de la part de ses membres: en y regardant bien, tous les traités et revendications européens prônent l’équilibre budgétaire et les plans d’aide européens, drastiques, s’accompagnent pour la totalité de rigueur budgétaire pour les pays qui en bénéficient, raison pour laquelle l’Irlande hésite tant aujourd’hui, à y refaire appel : ainsi l’Irlande a-t-elle proposé le mois dernier, un référendum portant sur le nouveau traité de contrôle des budgets nationaux au niveau européen, synonyme là-aussi, de nouveaux plans de rigueur pour le gouvernement irlandais.

Comme pour les États-Unis à la fin des années 1990, l’Irlande accuse aujourd’hui le coup de sa prospérité antérieure : pendant dix ans, l’Irlande exerça des taux d’intérêt nominaux faibles qui stimulèrent son économie, en particulier dans le secteur de l’immobilier qui connut à la fin des années 1990, une expansion sans précédent dans le pays. Ainsi l’Irlande était-elle devenue dès les années 2000, le deuxième pays le plus riche de toute l’Union Européenne. Mais après le soleil vient la tempête et de prospère, la situation économique en Irlande passa rapidement à désastreuse : courant 2008, le PIB chute une première fois de 3% face à l’effondrement du secteur bancaire et immobilier, tous deux mis à mal par l’endettement excessif des ménages irlandais et l’attribution de prêts hypothécaires démesurés dans le passé. L’éclatement de bulles spéculatives entraîne alors le pays durablement dans la récession : à ce jour, l’Irlande n’en est toujours pas sortie.

Plutôt que cause directe de l’effondrement de l’économie irlandaise, la crise de la zone euro en fut donc surtout l’aggravation : les plans de sauvetage des banques irlandaises saccagèrent les comptes publics du pays, la remise en question de l’avenir de la zone euro sur les marchés finit par avoir raison de l’économie irlandaise.

Aussi l’Irlande remet-elle aujourd’hui en question, la pérennité de sa place au sein de la zone euro :

Ni la population, ni le gouvernement irlandais ne semblent aujourd’hui disposés à continuer la péripétie européenne, encore vectrice d’un horizon radieux il y a quelques années, mais désormais plutôt promesse de profonds désarrois et de troubles à venir.

Quoiqu’il en soit, la sortie de l’Irlande de la zone euro n’est pas encore à l’ordre du jour: l’aide financière attribuée conjointement par le FMI et l’Union Européen à l’Irlande l’année dernière est toujours d’actualité, prolongeant ainsi l’aventure européenne, pour encore deux longues années.

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